Snobinardise et mots canailles (Adeline)
Snobinardise et mots canailles
O Diable ! ô Dieu !
Quelle anarchie, tous ces effluves sous cette averse ! J’en viens à espérer qu’un preux chevalier ou un compagnon à maître (pas retrouvé l’explication sur internet) fasse preuve de bienveillance et de compassion et m’aide à m’extirper de cet endroit. Mais pas un de ces jouvenceaux intrépides et malappris à l’apparence plus que douteuse.
Je suis extrêmement courroucée à force de croquer le marmot (Attendre longtemps en se morfondant) et mes colis seront bien aise lorsque ceux-ci seront tout usés force d’ondée. Surtout si je dois marcher des épaules (marcher pesamment en balançant les épaules et en se donnant un air d'importance) afin de trouver une diligence ou n’aller que d’une fesse. Ah ! Tous ces moyens de locomotion recèlent de petits objets plus malodorants les uns que les autres en forme de conifère. J’ai, de plus, grandes craintes eu égard à mon orchidée, blanche, raffinée et subtile. Certains malotrus avancent l’idée que les orchidées ne possèdent pas de fragrance. Que nenni ! Les blanches particulièrement, tout en délicatesse vous transportent dans les jardins de contrées lointaines aux effluences pleines de mystères. Sans parler des bouchées au cacao que contient l’une de mes gibecières (besaces). Rien que d’y penser j’en ai l’eau à la bouche. Cet élixir chocolaté imprègne l’atmosphère et me plonge dans les souvenirs des fêtes de Noël. Je ne supporterai pas que ces averses les rendent incomestibles.
En cet instant, un papillon, pauvre hère (se dit surtout d’un homme sans fortune, très misérable, sans considération), s’envole au milieu du tourbillon de la ville. Le pauvre doit souffrir autant que moi des émanations de tous ces carrosses. Sous ces abats d’eau de surcroît, les gaz d’échappement sont encore plus déplaisants et ressemblent à cette formule triviale où l’on dirait que les pots ont l’air de « péter plus haut que leur cul ».
Je regrette de ne pouvoir me faufiler telle une salamandre entre les jambes de tous ces grands flandrins (homme grand et fluet) et payer en gambades (se défendre de payer une dette par toutes sortes de raisons). Je ne suis pas un cul cendreux (partisan du moindre effort) ni un écoute-s’il-pleut (synonyme de cul cendreux). Je souhaite tout mettre en œuvre pour m’extraire de cette pluie, sortir en tapinois (En cachette, très discrètement) de la fureur adipeuse de cette assemblée grouillante et bruissante. M’enfuir de cette pluie qui abat grand vent car enfin je commence à avoir la gueule comme une écumoire (fait penser à une joue qui serait abîmée, meurtrie) et me rend gracieuse comme un fagot d’épines (comparaison antinomique et ironique entre la grâce et les épines).
Adeline)
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