Le tatouage. Atelier janvier 2013
Le jour de la St Sylvestre, Benoit et Bérénice admiraient émerveillés, leur enfant qui venait de naître. Un joli garçon qu’ils avaient si longtemps attendu
Tout occupés à le détailler de la tête aux pieds, ils ne remarquaient pas une libellule qui s’était introduite par la fenêtre de la chambre. La maison dans laquelle Bérénice avait accouché, était en bordure d’un étang où logeait un personnage étrange ; personne n’avait encore pu apercevoir son visage : il se déplaçait toujours, masqué par un énorme bouquet de roses ( ).
La libellule, attirée par le bouquet de roses, virevoltait autour de ce personnage inquiétant.
Elle allait et venait du nouveau né aux fleurs, s’approchant toujours plus prés du cœur des roses, jusqu’au moment où elle déposa sur le front du bébé, un petit tas de pollen ; le visage de l’enfant se transforma. De sa bouche, jaillit des milliers de libellules, plus belles les unes que les autres, des vertes, des rouges des bleues…
Les parents prirent peur. Ils accusaient ce personnage de sorcellerie. La mère prit des pierres précieuses, souffla dessus en direction du bouquet… qui tomba. La surprise fut telle que les parents, médusés, restèrent immobiles et silencieux pendant de longues minutes.
L’enfant hurlait. Les libellules s’affolaient. Les fleurs jonchaient le sol. L’orage éclata et l’étrange personnage eut un rire à glacer le sang. Son visage était en tous points, identique à celui du bébé : joufflu, presque chauve, avec une bouche poupine et l’oreille gauche un peu décollée. Il recracha les pierres précieuses avec mépris en regardant la mère et ramassa les roses, une à une, en reformant avec application un bouquet en forme de cœur.
A cet instant, l’enfant s’endormit, son oreille gauche bien collée. Les libellules avaient disparu. Seules restaient les pierres précieuses que la mère avait ramassées. Le cœur de roses trônait sur une table, prés de la fenêtre, restée ouverte. L’homme s’était volatilisait ; il ne restait plus que son souvenir. Quelle était la raison de son geste ? Nul ne le saura. Peut-être l’enfant…plus tard… Quand arrivé à maturité il tentera de résoudre l’énigme que représente la lente mais irrémédiable apparition sur la peau de son dos…d’une libellule.
Texte collectif . Atelier du 23 janvier 2013
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