Le-Bonheur-des-Mots

Le-Bonheur-des-Mots

Le cri ( Mireille)

Les joncs ont grincé bleu la nuit effritée de ton ombre
Il pleuvait
Il pleuvait  une étreinte  de  mouche écartelée,déchirée
écrasée par l'arche-oppression
subie par l'usure au goût de fièvre
Le cri a germé d'une offrande brumeuse
Ton automate s'était noyé dans le miroir de la fleur recueillie au bord de la solitude
Du cri a germé l'effarement
Le cri s'est effiloché
Ton ombre a broyé son silence infini
et le violoniste bossu berçait un piano cassé sur des mots-absence où il faisait froid
Le froid scintillait la mort
Le chaos neigeait sur l'auréole du songe aigrelet
LE CHAOS
Par ton cri, les lettres se sont dénouées
Il a repoussé les montagnes
Les océans ont bu les mouettes de vent
et les joncs grinçaient bleu la nuit violacée de ton ombre
et les joncs grinçaient vert l'agonie humide de tes mains tordues comme des cathédrales folles
et les vierges baptisaient marionnettes les trèfles qui bavaient leurs racines  en leur arrachant  leur quatrième feuille
Tu as mordu dans le silence
Le chaos neigeait sur l'auréole du songe violenté
L'araignée a recueilli le monde dans le fond de sa toile
et les joncs griffaient rouge la nuit effarée de ton ombre
Le cri a germé
Ta main sans doigt était source
Le néant éclaté avait un peu de ton sang entre les ongles
J'ai marché à ta rencontre sur l'eau parfumée des nénuphars
Du cri a germé l'innocence
Le cri s'est effiloché sur les lèvres-musique de ta peur
Ton ombre broyait le silence infini
et le violoniste borgne berçait un piano cassé sur des mots-absence où il faisait froid
Tu as mordu dans le silence
La mort sucrée ensorcelait nos regards-étoiles
Un bruit de papier effeuillait le soleil
Le chaos neigeait sur l'auréole du songe bafoué et ravi
Le néant éclaté avait un peu de ton sang entre les ongles
et les joncs grinçaient jaune les cathédrales folles de tes mains tordues sur des orangers en fleurs
J'ai marché à ta rencontre
tu courais vers moi
puis nous nous sommes enfoncés dans la fange hilare et glauque
et le violoniste aveugle se recroquevilla dans le ventre béant du piano sans voix:
l'araignée venait de se pendre au bout de son fil

 

Mireille



22/10/2013
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