Le-Bonheur-des-Mots

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La Barque

 

Il était une fois une très belle barque qui glissait sur la verte rivière où nous nous baignions. Elle était doublement jolie car son reflet pointait sur l’eau.

Mais curieusement cette barque semblait vide et cependant elle se déplaçait à un rythme constant…Quel mystère planait sur elle ?

 

Je ne le sais pas, mais lorsqu’elle passa devant nous, qui jouons au bord de cette rivière, nous entendîmes jouer du saxo…une mélodie étrange, envoûtante qui s’accompagnait des sons d’une clarinette percutante…Nous la suivîmes, en courant au bord de l’eau et la mystérieuse barque s’arrêta soudainement …

 

Cette embarcation, sans pilote, légère et colorée, était elle mue par les vibrations des instruments de musique ? Le souffle puissant du cornemusiez landais ? Sa petite boue !

 

L’écho du saxo résonnait si vivement entre les roches bordant la rive que la mélodie de la clarinette peinait à se frayer un chemin parmi les ondes.

 

En fait, des restes de fibres retenues par des racines de vergues renvoyaient la barque de plaques en plaques, ajoutant percussions. Tires de leur sieste par le volume sonore qui se déployait à l’extérieur une colonie de castors prirent rapidement la mesure du contretemps en martelant la berge de leur queue.

 

Juchait sur une branche basse d’un saule, une pie mélomane, appréciait en roulant de gros yeux et plaçait en seconde voix son chant disharmonieux au sein de cette symphonie.

 

La barque s’était immobilisée instantanément !...

 

Le tourne disque caché à l’intérieur de la barque venait de s’arrêter .Ce kiosque à musique ambulant finissait sa course nautique là, tout près de la berge, à quelques mètres de ces musiciens insolites…

 

Une branche du saule s’illumina, s’agita comme la baguette d’un chef d’orchestre. Les animaux n’en croyaient ni leurs yeux ni leurs oreilles. Le monde était bien étrange et surnaturel. Les castors relançaient avec force la symphonie, ou plutôt la cacophonie.

 

Nous étions mi-nu en attente, essayant d’en savoir davantage, mais la peur nous dépassait et nous paralysait. Ainsi nous préférâmes rester dans l’ignorance et tout bêtement croire que la jolie barque était habitée par des musiciens fantômes…

Texte collectif    Janvier 2013



22/10/2013
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