Perdu dans mes pensées (Gérard Policand)
Qui brille dans mon coeur sans jamais aucun voile...
Le prunier du verger a ce matin étalé
Une nuée de fleurs d'un blanc immaculé.
Un essaim d'abeilles par leur suc attiré
S'affairent de leur dard, à bien les féconder.
Perdu dans mes pensées,à rêver d'une étoile
Les narcisses dorés jouent "un deux trois soleil"
Au milieu du grand pré. Tout paraît en sommeil.
Le coq cou-nu, soudain, pousse un cocorico
La poule soie naine a pondu un coco
Qui brille dans mon coeur sans jamais aucun voile...
Le chien git allongé ,le museau sur les pattes
Il a trop bien mangé, joué à la savate.
Une senteur forte, qui, des bêtes émane,
Annonce le hihan impérieux des deux ânes.
Qui brille dans mon coeur sans jamais aucun voile...
Là-haut, sur la colline, le couvent intégriste
A tinté, doucement, la cloche d'un air triste.
Quelques psaumes latins que j'appris dans l'enfance
Résonnent fortement, avec redondance.
Qui brille dans mon coeur sans jamais aucun voile...
A la pointe du sapin, des tourterelles roucoulent
Un nid s'érigera, on prépare le moule.
Jaloux de ce succès, les tilleuls centenaires
Désapprouvent le choix, qui ne peut pas leur plaire.
Qui brille dans mon coeur sans jamais aucun voile...
Balance, balançoire, la balancelle vide
Derrière les forsythias fleuris, splendides
Le trempoline aussi, attend des sauts joyeux
Temps suspendu, un vrai moment heureux.
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