Le-Bonheur-des-Mots

 

 

Une petite lumière l' éblouit . Quel drôle d'éclairage, vert comme un au-delà visqueux, un peu morbide , agréable pourtant. ....Lorsqu'une minuscule patte décharnée s'échappa du couvercle, le garçon ne fut pas des plus étonné. Il collectionnait de nombreux  corps comme celui-ci, il en avait de toutes provenances."Mais pourquoi  émet-il de la lumière ?" se demandait-il tout en croquant dans une gaufrette à la fraise. Il voulait le savoir , il l'examina de plus près. La patte portait de longues griffes sales et un ver luisant avait élu domicile dans l'une d'elles. Il se mouvait de manière plutôt étrange, c'était assez drôle à regarder. Il se demanda quel goût cela pouvait avoir. Il essaya  de l'attraper mais cette luciole démunie d'ailes s'abritait sous la griffe. Alors que le garçon se préparait à arracher l'ongle, il entendit un pas lourd et pressé qui s'approchait avec détermination. Il se retourna juste à temps, son patou lui sautait dans les bras."Tu ne le diras à personne, hein ? Tu ne le diras à personne!", Il hoquetait et essuya du revers de sa manche la morve qui s'échappait de son nez. Le chien lui lécha le visage et aboya stupidement."Ils me cherchent encore, dis, ils me cherchent toujours, ils n'ont pas compris..." Il ne voulait pas que ses parents le trouvent,  son chien était son seul allié face à eux. Pourtant,il se rappelait qu' il les avait bien tués, eux aussi, mais il n'avait pas trouvé de boite assez grande. Il avait bien essayé un coffre à jouet, mais c'était trop petit...La cabane de jardin écroulée sur eux, ça lui avait paru bien, mais maintenant ça commençait à sentir mauvais, les voisins allaient finir par s'en rendre compte .Et ils ne devaient pas les trouver, ça enfreindrait les règles du jeu! Déjà, ça avait raté pour sa grand-mère,  Au pire, il savait qu'il pourrait retourner à l'asile, que là, on ne ferait aucun mal , et même son chien pourrait venir le voir, alors....

 

Bastian et Mireille