Le-Bonheur-des-Mots

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Les graines donnent des plantes...(Adeline)

Quand j’étais petit, maman et ses amis écrivains ont joué à m’écrire de jolis contes.

Maman avait choisi le thème « quand j’étais une petite graine ».

Eh bien, je vous le dis, j’ai eu 16 ans et la petite graine, c’est moi qui la plantais. N’allez pas imaginer que je parle de filles, non ! Je parle de plantes vertes, de jardinage, de nature, d’herboristerie. Tous mes copains fument, alors j’ai essayé. Honnêtement, venant de la plante, cette petite pousse est for succulente et bien odorante. Bon, les parents ne sont absolument pas contents ! Maman peste et papa essaie de me raisonner. Il me fait rire, je l’ai entendu parler avec sa mère, ma grand-mère Mamina et il tente d’appliquer avec moi, les conseils de Mamina. Les conseils qu’elle a appliqués avec lui quand il était jeune. Alors j’ai eu droit à des lectures ennuyeuses mais obligatoires, soporifiques mais contrôlées, traitant de la drogue et de ses effets et conséquences. J’ai lu, à contrecœur ! ce n’était pas si déplaisant … puis on m’a questionné sur les contenus des livres. Vive le dialogue et la communication.

Le problème, dans la famille, c’est qu’on a la main verte. Du côté paternel. Alors je me débrouille super bien pour m’occuper de mes belles plantations. J’ai, de surcroit, appris que plus jeune, papa et sa grand-mère, mamie Liliane, s’en donnaient à cœur joie pour planter et récolter. Alors je ne vois pas pourquoi, moi, aujourd’hui, je n’aurai pas le droit de faire pareil que mon papa. J’ai de beaux et grands pieds bien cachés de la vue des voisins, je ne vends pas, je n’achète pas. Je donne et partage avec les copains. Eux, sont ravis ! je ne suis pas un dealer, j’ai juste la main verte et je plante des graines…

Et puis, un jour, au cours d’une soirée, je suis tombé sur José, il m’a fait goûter des trucs, tester d’autres … ça a bien plané pour moi cette soirée-là. Le souci, c’est que le lendemain, j’avais très envie de recommencer, de reprendre une petite pilule ou un petit cachet. Le manque a été crescendo. En soirée, je consommais de plus en plus. Il m’en fallait toujours et encore d’avantage. José ramenait toujours une chose nouvelle et surtout superbe. Je prenais systématiquement ce qu’il proposait.

Aujourd’hui, j’ai 25 ans, j’écris depuis ma quatrième cure de désintoxication. Le sevrage est violent, j’ai envie de retrouver ces sensations exquises de surpuissance et de planage. Mes parents veillent au grain, me suivent. A chaque sortie, je replonge. L’envie est trop forte.

Oui, un jour, j’ai été petite graine, mais aujourd’hui j’ai besoin d’en planter… encore et encore.

 



30/12/2017
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