Le-Bonheur-des-Mots

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LE REVEIL DE LA PRINCESSE AU BOIS DORMANT (Gérard Policand)

Quand la princesse se réveilla,

Elle fut vraiment très surprise:

Où donc se trouvait-elle, là?

Et quelle était donc la crise?

Rien n'était plus comme autrefois...

Aux alentours de ses grands bois.

C'est vrai, cent ans

Au bois dormant

C'est long très long pour le pays.

C'est vrai cent ans

Au bois dormant

Il y a de la place pour l'oubli.

Les baliveaux de son enfance

Dans la forêt entretenue

Débordaient avec grande outrance

Sur les clairières menues, menues.

C'étaient des arbres majestueux,

Aux branchages tortueux.

Les vieux hiboux qui dans les arbres,

La nuit huaient au siècle d'avant

Se taisaient silence de marbre

La forêt semait le tourment

Et l'angoisse qui s'acharne.

Dans les masures des petits

On ne voyait plus de bougies 

Mais régnaient de larges lucarnes

Qui diffusaient des inepties.

Sa marraine la fée Sulpice

Avait adopté des dealers

Pour diffuser des épices

Censées apporter le bonheur.

L'avait perdu son sac d'écus.

Elle cherchait son carrosse

Dans les débris des tsars déchus

Par les amis de Carabosse.

Les beaux princes caracolant

 Sur leur fier destrier 

Tout entier d'or carapaçonné

N'étaient plus que des manants

Aux ambitions insoupçonnées.

Les douces fourrures d'hermine

S'étaient perdues dans les ténèbres

Parce qu'une croyance divine

Interdisait ces habits funèbres.  

Les animaux sauvages

Partout s' entre dévoraient

Pendant que nus dans les villages

Des hommes poilus velus erraient...

Le baiser qu'elle reçut en prime

Fut donné par un androgyne

Qui coiffait sa queue en sourdine 

Dans le brouhaha de l'abîme.  



28/01/2017
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